Entre le pop age des flower children annonçant l'ère du Verseau
il y a un peu plus de quarante ans
et la prétendue real politik ultra-libérale réactionnaire
aveugle aux enjeux des migrations qui s'annoncent désormais
comme inéluctables,
on entendait il y a un peu plus de vingt ans des sons nouveaux,
à l'écoute des rythmes et des accords des autres
exercices d'harmoniques et d'harmonies :
ici, l'indien Trilok Gurtu y excelle,
en réunissant des jazzmens fabuleux de ce temps,
dont Joe Zawinul, Pat Metheny et Louis Sclavis
( je ne fais pas aux autres l'honneur de les connaître, mille excuses )...
https://www.youtube.com/watch?v=nj8W-ToId2E
Et on le retrouve ici, un an plus tard,
toujours avec Joe Zawinul,
qui porte la coiffe de Jaco Pastorius.
https://www.youtube.com/watch?v=VQWKbUC57_8
D'innombrables musiciens ont distillé le même vif argent
dans les alambics du Jazz, autant qu'en musique Classique,
en musique rock amplifiée...
Souvent en mariant les influences.
Eric Clapton est allé en Jamaïque propulser Bob Marley.
Ravel a écumé les boîtes de NY avec les jazzmen noirs.
Mozart a célébré les musiques de l'Orient mystérieux, exotique et mystique,
Vivaldi a rencontré les ritournelles celtiques irlandaises.
Les musiciens sont des gens du voyage.
Les guitares, nomades par excellence,
dans leur immense diversité désormais,
sont les petites filles de l'Oud.
La vie résonne au son du flamenco des deux côtés de la Méditerranée,
au rythme des djembés d'Afrique, des tablas d'Inde ou des washboards des pionniers irlandais et des descendants d'esclaves,
du Mississipi à la Caraïbe jusqu'au Rio de Plata ou à Salvador de Bahia.
La musique est une science hermétique et en même temps
elle est accessible à toute vie animée,
jusqu'à celle des plantes qui y sont sensibles :
l'art du quart de ton est partout,
des terres sèches d'Arabie, de Syrie, d'Irak, d'Iran et de Palestine
jusqu'au vent qui passe sur les côteaux du Tarn et de l'Aveyron,
dans les mélopées de Souad Massi et les trilles de Natalie Dessay,
dans les gouttes qui suintent du plafond d'une grotte
ou le roulement des pierres rejetées par l'océan
au pied des falaises de l'Algarve.
La musique est aussi dans nos Conti et nos Termignoni
lorsqu'au détour des vallons, des défilés et des collines,
la mécanique desmodromique s'active au rythme des volets qui s'ouvrent et se ferment
dans les carbus le long des virages.
Et nos Elefs sont par essence les motos dédiées aux voyages et aux rencontres.
Si vous aimez Trilok Gurtu, il y a ce lien-ci aussi :
https://www.youtube.com/watch?v=z3svMpFDcxc
C'est quelque part dans les pays baltes,
et si vous l'écoutez, vous serez apostrophé à la fin du 6/8 ou au début du 7/8
par le surréaliste "can you call the bank?"
Ite missa est...
