Salut à tous, je vais reprendre le CR, mais entre le boulot assez prenant ces temps-ci (à nouveau tout seul sur le secteur, encore un collègue qui reste pas, il aura fait 1an 1/2 celui-là contre 8 mois pour le précédent

) et le beau temps, j'étais mieux dehors que de longs moments sur le pc
Toutes mes scuzes
Jour 6:
Ce jour sera assez fournit en kilomètres mais pas beaucoup de pistes, mais une piste va bien marquer nos mémoires ........
Nous quittons donc notre plage le matin de bonne heure après un petit café sur le réchaud, et avoir fait sécher les tentes, accrochées dans les buissons au soleil , une nuit au bord de l'eau c'est très humide à cette saison, elles sont trempées
Un départ en discrétion (enfin le plus possible avec un desmo un peu libre

) pour reprendre la route de la cote, le golfe de Sagone puis Ajaccio que nous passerons rapidement (sachant que l'on va y revenir pour le ferrie du retour)
Entre les deux nous fouinerons sur une piste qui une fois de plus sera une impasse (propriété privée et clôturée au bout)

Vue sur le golfe de Liscia
Et c'est quelques kilomètres plus loin qu'un piste va marquer nos esprits ........ elle est belle, elle est longue, elle est assez large, elle tournicote, mais qu'est ce qu'elle grimpe
Alors on réfléchie, Pierre part en éclaireur (comme toujours, expérience oblige et il a la moto la plus légère

), il arrive tout loin là haut non sans difficulté, ça a l'air de glisser pas mal.
On le voit mal, le soleil est juste derrière lui, on croit deviner qu'il nous fait signe d'y aller que c'est ok.
Du coup avec le Kévin, bien motivé on se regarde et fièrement ..... "ça se tente" ..... "Ouais c'est parti !"
Mais ça se complique (on comprendra plus tard qu'en fait Pierre nous faisait signe t'attendre et qu'il prenait son portable pour nous appeler car non seulement la montée est difficile mais la descente qui suit de l'autre côté de la colline est pire !)
En effet le sol n'offre absolument aucune adhérence, c'est un mélange de terre ultra dure recouverte d'un espèce de tout petit gravillon naturel qui roule comme des billes sous les crampons ! Associé à un bon dénivelé, ponctué de grosses pierres et piégé de trous et d'ornières, on fait vite de l'huile dans nos casque, se battant pour corriger sans cesse la trajectoire, essayer de conserver malgré tout de la vitesse (hors de question de s'arrêter) en foutant du gaz, ça devient vite une bonne grosse difficulté comme on les aime
Kévin est devant moi, il perd de la vitesse, je remonte sur lui, trop, arrive un virage à droite avec au milieu un beau trou et de belles pavasses, il galère ....... oui mais moi je vais plus vite, j'avais vu le piège et il est pas question que je m'arrête ici, je suis donc obligé de le contourner (Kévin) par l'extérieur du virage ....... mais là grosse surprise, autant la piste est dure comme de la pierre, c'est pas de crampons qu'il faut dedans mais des clous, autant les abords sont mou comme un champs fraichement labouré, j'ai pas le temps de finir de le dépasser que la roue arrière du bifaro s'enterre littéralement et je me tanke là en 2 secondes

Sur la gauche la piste d'où on vient, sur la droite toujours le golfe de Liscia
En attendant Pierre est là haut et Kév le rejoint

Le point de vue est pas mal

J'appelle Pierre pour lui expliquer que je n'ai plus besoin de béquille car j'ai une technique infaillible
Ils redescendent, l'autre versant est encore plus compliqué, d'ailleurs sur le GPS, la piste devient pointillés et arriverait même dans une ferme.
Nous sortirons le bif de son stationnement en le tirant en arrière, vers l'avant impossible, trop de pente et je suis posé sur les biellettes
Le demi-tour sera coquin lui aussi, mais on y arrive et je cale la moto en appuis sur une grosse pierre

On se rend un peu compte peu dénivelé
Je me remets alors en selle et entame la redescente ....... mais pas longtemps, j'ai du faire 50 mètres, c'est tellement "glissant" que l'avant adopte un comportement quelque peu anarchique et décide de filer dans le creux d'une ornière, impossible de retenir la moto qui s’échouera donc gentiment au sol

Ma pauvre .....

Allez on redresse ça, je reprends, ça se passera bien, pas facilement mais on arrive en bas sans encombre
Nous passerons donc furtivement à Ajaccio et longerons son golfe par Porticcio, jusqu'à Isolella où nous ferons ferons un petit break pour profiter du soleil au bord de l'eau dans ces petites criques à l'eau absolument limpide, habitée de quelques oursins, d'ailleurs nous trouverons quelques cadavres de cette espèce qui se sont fait déguster directement sur place.
Le petit moment de détente terminé, on continuera sur la route de la cote, suivit d'une bonne séance de jardinage entre petite routes, chemins agricoles, au nord du golfe de Valinco entre Favalella et Calzola, mais le temps passe, il faut ravitailler, direction Propriano.
La bouffe est dans les sacoches, il faut trouver un coin pour crécher, j'avais repéré un camping juste à l'entrée de la ville, en face d'un plage, selon les gens de la supérette ça serait le seul ouvert, on s'y jette et effectivement nous sommes accueilli, pour pas cher, et on sera pas gêné par les voisins, à part nous et un couple en combi il n'y pas grand monde, la saison n'est pas vraiment commencée ici non plus.
Les tentes sont montées, la douche est prise, on coupe le saucisson et ouvrons la bouteille de rouge, quand un papy de bien 80 ans et bien autant de dents en moins se rapproche doucement. Il est sale de la tête aux pieds, des ongles aussi long que ses doigts et aussi sale que ses pieds

il se présente comme le jardinier, et s'intéresse à nous, "d’où venez vous ? Où allez vous ?" ......"c'est sympa comme voyage" .....
Bref très sympa, on lui propose un canon accompagné de saucisson qu'il acceptera mais avec modération tout de même

Puis de fil en aiguille il avouera être le propriétaire du camping qui est l'ancienne terre de ses grands parents puis parents éleveurs de brebis, mais lui a préféré un business certainement plus lucratif et moins fatiguant, m'est avis que le jardinier a un compte en banque bien garnis d'oseille et autre blé
Et comme ça suffit pas il nous autorisera même si on le désire à aller faire les cons avec les motos sur la plage d'en face de 7 hectares, bah oui elle est à lui il l'a acheté

Bien sur nous n'irons pas.
Une autre rencontre très sympathique que ce papy, qui a la fin de la discussion nous considérait presque comme des amis, très heureux de nous avoir conter son histoire, que nous ayons été attentif et intéressé à son histoire, notre manière de voyager et de voir les choses qu'il trouvait sympa et différente du touriste classique ........ nous l'avons tous les trois trouvé attachant

(et bien taché aussi

)
Les écuelles sont vides, le saucisson et le vin font partie de l'histoire ancienne, la nuit est tombée et Morphée commence à nous tendre ses bras, nous ne lui résisterons pas longtemps ........................