Bon.
Des nouvelles fraîches, plutôt humides en fait, mais pas trop fraîches, ça va. Pas de photos, il y en aura probablement...
Je vais surtout profiter de ce que bon nombre des membres du forum sont là-bas sans réseau ni connexion possible, pour me répandre dans ce topic en leur nom après les avoir visités brièvement!
En fait, j'adore ces concentres hivernales!
L'ENDROIT :
C'est un superbe accueil de Régis et de sa belle ( oups, je ne me rappelle plus son prénom, je ne suis pas du tout sûr qu'elle s'appelle Liliane, et je suis pour la paix des ménages ). Ils sont de la Provence, et se sont installés dans ce petit endroit perdu des Hautes Pyrénées.
POst scriptum lundi soir : merci Boby, elle s'appelle Corinne, comme ça pas d'embrouille...
Leur maison est tout juste rénovée par leurs soins, très joliment; ils commencent à peine leur activité d'accueil et de table d'hôte : à faire connaître, comme étape idéale sur un tour des Pyrénées, pas loin du tunnel d'Aragnouet pour descendre vers Bielsa, le Rio Vero, le Monte Perdido, la Sierra de Guara, ou en passant d'ouest en Est comme l'inverse, et de la France à l'Espagne et vice versa. Enfin vous m'avez compris...
LE TIMINGUE :
J'ai fait un AR express pour aller rejoindre le troupal et revenir m'occuper de mes enfants puisque mon épouse bosse ce samedi : départ hier en fin d'après-m après le boulot, et retour prévu ce matin à 10h30 ( j'y étais à 10h28, en rejoignant à 4 km de la maison un convoi touristique de motards du CMPN avec logo sur le blouson et passagères, que j'ai identifié comme "club de motards de la police nationale" : une quinzaine de motos en convoi, pas tellement en quinconces, plutôt en double file indienne, et assez près les uns des autres, à 85 km/h ).
Je suis donc arrivé ce matin à un train de sénateur, en laissant Laetitia se reposer, après ses deux trajets à un rythme un peu soutenu, un peu fatigué pais pas fourbu: même pour un périple routier pas vraiment passionnant, le 750AC est quand même bien confortable et pas monotone à emmener...
A LA RECHERCHE DU TROUPEAU PERDU :
Retour sur l'aller : après avoir écourté les réjouissances par le grand ruban d'Aire à Capvern, histoire d'espérer arriver avant la nuit, j'ai tourné dans le village pendant une bonne demi-heure, sans voir une seule bécane

:
toutes les maisons fermées, la petite pluie pyrénéenne de rigueur, qui m'avait accompagné depuis Pau et Tarbes, et l'idée que mon bigo n'a pas de réseau dans ce petit bout du monde, et que si je ne trouve pas la maison, je vais devoir trouver un abri de bus ou une grange et repartir bredouille aux aurores le lendemain.
La nuit tombant, je me dis que c'est idiot d'être là et de ne pas pouvoir trouver où c'est, ni contacter personne...
En explorant l'endroit dans tous ses dédales, j'ai grimpé par des petites rues qui sont devenues un petit chemin de plus en plus étroit et de moins en moins stable, finalement très gras et bientôt défoncé au milieu des herbes, et surtout bien raide avec un côté un peu vertigineux et l'autre en talus:
pas question de mettre le pied à terre, j'aurais pu perdre la stabilité, ni de béquiller pour descendre et manœuvrer : ça se serait enfoncé et j'aurais fini, en nocturne, couché dans la verdure trempée sous ma moto : donc, montée en chargeant un peu l'avant sans perdre l'arrière, le 750AC chargé avec top case, bagage sur la selle et sacoche de réservoir n'étant pas le plus à son aise dans cette coquetterie d'emploi du temps à la recherche des Riders cachés.
Il y avait une trace montante, je me disais que ça passait, sauf qu'il n'y avait pas de trace en redescente : je me disais que ça redescendait d'un autre côté.
J'ai débouché sur une plate forme herbeuse de 5 mètres de large au pied d'un pylone! Demi-tour et resdescente sur des œufs, et là, la trace de descente de celui qui était monté avant était bien là, mais dans l'herbe, sur le côté : bon, il devait avoir des crampons, et probablement un cross ou un enduro!
La seule fenêtre allumée dans ce tout petit village était au deuxième étage de l'école, où celle qui devait être l'institutrice cherchait elle aussi le réseau derrière la vitre : m'arrêtant et levant les bras en montrant la place de mon oreille sous le casque, je lui ai fait ouvrir la fenêtre pour lui demander si elle savait où un groupe de motards était hébergé. Pas de bol : nos amis étaient bien discrets.
Bon, je pouvais toujours dormir chez la maîtresse d'école - entre collègues, on est solidaires - mais je suis pour la paix des ménages, surtout le mien, et puis arriver avec des frontignans de rouge chez une demoiselle qu'on ne connaît pas, à sa fenêtre, ça ne fait pas tant romantique, mais qui sait...
De toute façon, elle a refermé sa fenêtre, après m'avoir conseillé de redescendre, et Laetitia piaffe de trouver d'autres Elef, comme moi, de pouvoir mettre des chaussettes sèches...
En redescendant, au pif, je vois enfin des rétros et des catadioptres de bavettes qui me font des petits reflets dans un jardin, par l'ouverture assez étroite d'un portail qui donne sur la descente, pas sur la montée : j'étais passé devant une demi-heure plus tôt, et je repasse devant dans la descente :la maîtresse de maison, plus hospitalière que celle de l'école, me fait des signes par la fenêtre, et son époux sort me montrer l'entrée alors que j'ai fait de nouveau demi-tour : ouf!
TOUT LE MONDE EST ATTABLÉ :
Alors moi aussi, le temps de retirer mon armure de pluie multicouches détrempée, après avoir béquillé Laetitia sur le petit morceau d'ardoise que je transporte dans le bagster pour les terrains de parking pyrénéens, me voilà en train de faire passer des flacons de vin et de tchatcher en direct live avec des vrais Elefantriders, entre Joel et Roger qui me les présente!
J'en reconnais que je connais déjà bien, Liomar et Annif chez qui je suis déjà passé récupérer un petit mono revenant de Marignane grâce à leur gentillesse et leur disponibilité , Mickey que j'avais rencontré avec Sergio aux trente ans du DCF et revu chez lui avec Jean-Mi l'été d'avant, Gégé et Mimi comme sur leurs photos avec lui à Aix et à Hambourg...
...Gégé et Mimi? Mais ils ne devaient pas venir!
Et bien oui, ils ont fait la surprise à tout le monde en restant incognito, comme ils savent le faire : ayant dit à Phil qu'ils allaient en vacances "à la montagne" (d'habitude, c'est dans les Alpes ), ils sont venus en catimini, en évitant les villes et les vidéos de surveillance au bord des routes, par les crêtes en passant d'une vallée à l'autre au GPS sur les pistes, tels des contrebandiers de l'amitié!
Les hôtes délicieusement attentionnés m'ont gardé un repas que malgré les bavardages échangés, je parviens à rattraper au moment des fromages..
ET SÉB13 ?
Ayant appris qu'un dernier cornac doit encore arriver, des Bouches du Rhône, c'est au moment du dessert que je me lève pour aller questionner Mimi : et si lui aussi n'a pas de réseau, et cherche la maison dans la nuit devenue noire en faisant trente fois le tour du village?
Je décide d'aller béquiller Laetitia dehors, sur le trottoir devant le portail pour signaler l'endroit.
Sortant avec Roger, dont le 900 en livrée Senna est superbe, on entend le vrombissement se rapprochant de Séb13 qui arrive enfin à presque minuit.
Ça y est : le voilà!
LAETITIA ENFIN DANS LE TROUPAL :
Laetitia, comme je l'ai raconté hier soir à quelques uns, est cette 750AC au féminin que Jean-Michel avait vue à vendre sur le BC, signalée par l'un d'entre les membres du forum dans le topic dédié, en automne 2011, alors que j'avais dû me séparer une première fois pour des raisons économiques du magnifique 650 à kick qui s'est avéré être l'ex de Bushman, et du LE de Sergio que je ne pouvais pas conduire en 2010 à cause de ma fracture du poignet droit.
C'est elle qu'il m'a engagé à aller acheter à Voiron à un vendeur corse, et à lui descendre pour qu'il la restaure pendant que je réparais mon poignet, avec le projet de passer nos vacances à venir ensemble dans le Dévoluy en août, en écumant toutes les routes et tous les cols de la Sainte Baume jusqu'aux lacs du Sautet et de Serre-Ponçon...
Il avait imaginé l'option pour que nous soyons avec lui et Marina en août dans ce paradis de verdure aux portes du ciel, et s'était fait la main sur elle, Laetitia, ainsi baptisée, avec une astucieuse grivoiserie en l'honneur de l'actrice qui a prêté ses traits à notre Marianne, parce qu'elle était précédemment corse, la déshabillant complètement, lui prodiguant des soins intimes et pleins d'une méticuleuse et tendre attention : "c'est ma thérapie", me disait-il, quand je me gênais qu'il y consacre tant de temps avec tout l'amour et avec la totale générosité qui sont parmi ses caractères essentiels.
Alors faire vibrer Laetitia de plaisir sur les routes menant au rassemblement pyrénéen, lui bander les courroies, la faire ronronner et vrombir, en pensant à notre ami, mon cousin qui est comme mon grand frère, et lui sourire, sous le casque ruisselant de gouttes de pluie chassées par la vitesse, c'était un heureux moment. Rejoindre ses potes Elefriders, comme ils savent le faire depuis toujours et comme il l'avait apprécié en se joignant à eux, c'était important.
Même si j'aurais préféré que ce fut plus longtemps, même en devant repartir le lendemain matin très tôt, rouler sur sa moto d'adoption, qui pète le feu, démarre en s'ébrouant à peine on effleure le démarreur, et monte jusqu'à 9000, si on le lui demande, avec enthousiasme, c'était un petit bonheur et une complicité au-delà du temps et de l'espace, avec lui.
Je me suis rappelé ce qu'il m'avait confié en rentrant du Treffen où Guillaume les avait accompagnés en inaugurant son statut de cornac sur le LE que JM lui avait importé, qui avait été pour eux un autre voyage, celui où ils avaient accompagné le père de Marina, précisément, au départ d'un autre voyage : il disait avec joie que Guillaume lui avait déclaré : "c'est la moto qu'il me fallait"..
En arrivant dans les Baronnies, par Capvern, on passe devant l'Estaque : vous en direz ce que vous voulez, mais Jean-Michel est là-haut, avec vous.
LUCKY :
Lucky aussi est là, même s'il a dû concéder à d'autres responsabilités la priorité et renoncer à rallier ce village niché dans un écrin de verdure : Mickey, se levant et réclamant le silence, lui a porté un toast, et nous avons toutes et tous pensé à lui.
LES BARONNIES :
C'est un trou de verdure, avec ses vallons, et on y est sûrement tranquille sans avoir les deux trous rouges au côté droit.
En fait on dirait le pays de hobbits : c'est plein de collines, chacune cachant la suivante au détour des chicanes qu'elles dessinent innombrables dans leur paysage : on croit qu'on est arrivé, et il y a encore un autre village, et tous ces villages sont reliés par un tissu entrelacé de petites routes en tous sens qui montent et qui descendent, se croisent, s'éloignent et se retrouvent : on dirait une éponge verte, pleine de trous et imbibée, parce que humide, ça l'est, mais comme terrain de jeu, sur route, en TT probablement, ça a l'air inépuisable.
J'imaginais que les Elef pouvaient s'organiser un jeu de virades par deux motos, en roulant, en roulant, avec un choix d'improviser à chaque croisement d'aller à gauche, en face ou à droite, pendant toute une après-midi au milieu de ce petit parc de jeu naturel, en se croisant, en se rencontrant à un croisement, en se passant devant ou derrière les uns les autres et en tout bien tout honneur, n'est-ce pas, en un ballet d'Elefants en tous sens, par ici, par là, par dessus sur les crêtes fleuries, par dessous dans les vals ombragés, des blancs, des bleus, des bigarrés, puisque certains sont personnalisés, même avec des machins autrichiens pour donner une touche européenne à cette sortie pyrénéenne, et là, dans un rayon de 10 bornes à tout casser, faire résonner les twins rauques et les rageurs, sans sortir de ce parc d'aventure verdoyant...
Bon, tant qu'ils ne sont pas rentrés poster leurs images, voici, le Pernaud national, et pardon à celles et ceux qui trouvent qu'il n'y a que son nom dont la consonance soit intéressante et qu'il bosse pour une chaîne par trop stéréotypée, qui présente un reportage presque haut en couleurs, et deux pages bien illustrées pour en découvrir les charmes...
http://videos.tf1.fr/jt-13h/2012/les-be ... 34835.html
http://maithejeanpaul.over-blog.com/cat ... 81675.html
http://nezumi.dumousseau.free.fr/campan2.htm
LES TRAJECTO@RES :
C'est presque à deux heures que les plus résistants à la mélatonine sont allés se coucher hier soir, Teddy de Montréal hésitant entre rentrer et revenir, ou aller dormir dans son char comme on dit à Québec, à partir du moment où il a renoncé à aller chercher ses CD pour faire prolonger la soirée en remettant de l'ambiance.
Pourtant, m'étant installé pour aller passer un bref moment dans les bras de Morphée, puisque je devais me lever aux premières lueurs de l'aube, j'ai pu suivre encore un certain temps les douces conversations de quelques assidus au Cabernet d'Anjou, qui parlaient de trajecto@res avec conviction.
Finalement, j'ai eu l'impression vague de dormir dans un magasin d'accessoires motos, entre les casques, les bottes et les vestes de pluie, je ne me suis retourné que 5 ou 6 fois, je crois, et je ne sais pas si j'ai ronflé, mais Fifi81, je t'invite à regarder la photo de plus près : le terrain est en effet très plat, mais peut-être pas très à plat, et ce qu'on ne voit pas, c'est que la mousse doit bien avoir 5 cm d'épaisseur, et que bien imbibée d'eau, il ne manque plus que les bulles pour avoir l'impression de dormir dans un cocktail.
Bon, le fait est qu'on avait mangé des haricots avec le cassoulet délicieux, mais je ne sais pas s'il y avait des bulles sous les tentes...
LE DÉPART POUR LE RETOUR :
J'avais promis de ne réveiller personne, alors j'ai laissé descendre Laetitia sans le moteur sur quelques hectomètres, en me disant que si jamais elle décidait de ne pas péter, je m'amuserais à remonter à pince pour aller chercher une soluce, mais évidemment, elle s'est animée au premier contact.
Elle en veut, cette bécane...