http://www.youtube.com/watch?v=lB6a-iD6ZOY
J'ai attendu le matin pour ne pas accabler les esprits qui peuvent être sensibles avant la nuit, mais j'ai préparé ces nouvelles hier jeudi soir, après les avoir reçues de Guillaume.
Guillaume fait un effort pour être capable de les envoyer, alors que ce n'est pas facile, il pense à nous tous comme on pense à eux.
Il parle de l'état clinique de Jean-Michel, comme on parle du corps. Mais le corps n'est que ce que l'âme habite. Je redirai ensuite ce qu'on est bien d'accord, Jean-Michel et nous tous qui l'aimons, en tout cas lui m'en a parlé en ce sens, pour concevoir à propos de ce qui est notre essence, ce qu'on est, dans notre âme, essentiellement. En tout cas on peut concevoir que ça existe, pour lui.
Son fils écrit que les mots ne sont évidemment pas faciles à trouver, sans doute trop froids derrière un écran mais plus faciles à écrire.
Ils ont vu hier soir le professeur en neurologie de l'hôpital de Laveran, qui a confirmé la gravité des lésions cérébrales de Jean-Michel. Celles qui précédaient le dernier incident, celles qui en découlent.
Sa situation est de toute façon régressive.
Aujourd'hui son cerveau ne "reconnecte" pas. Il y a peu de chance pour qu'il reconnecte et si tel était le cas, ce serait sans doute dans une existence semi voire totalement végétative.
Et de toute façon exposée au renouvellement des incidents cérébraux type AVC...etc...
Il sera d'ici quelques jours transféré en neurologie à Laveran puisque sa pathologie ne dépend plus de la Réanimation (service très soumis aux infections par ailleurs).
Il faut nous préparer à l'accompagner vers une fin qui de toute façon est inéluctable à très moyen voire court terme. Il n'est pas question ici d'euthanasie évidemment mais d'accompagnement.
Le service de neurologie va le prendre en charge dans le souci déontologique de faire le mieux pour lui tout en posant le prédicat qu'il y a évidemment, au vu des lésions, une incompatibilité avec la vie.
Guillaume nous tiendra évidemment au courant, il doit repartir en tournée mais sera de nouveau à Marseille le week-end suivant.
Il dit que c'est très résumé comme mail, mais qu'il n'a pas le temps ni le courage de résumer étapes par étapes tout ce qu'ils ont entendu...etc... ces derniers jours.
Mais ils sont sereins.
Je ne répète pas tout ce que j'ai déjà écrit depuis deux jours.
Je refuse de le "perdre", bien évidemment, tout comme vous que son épreuve révolte, je le garde avec moi, comme une force intérieure, une force rieuse capable de dérision et en même temps de discernement de l'essentiel, de sagesse dans le conseil, de générosité dans l'aide et le service.
Il ne part pas, il reste avec moi, il est là, comme il est avec chacun d'entre nous, comme nous sommes tous ensemble, même si on n'y accorde pas la plus grande attention : on ne cesse pas d'exister quand on est aimé et quand on aime.
Et je veux garder pour lui les sourires et la gratitude, les rires et l'envie de partager les bons moments avec celles et ceux qu'il aime.
C'est ses enfants et sa femme que nous pouvons continuer à soutenir et aider moralement, et puis lui, on peut continuer à lui envoyer nos pensées, nos mots d'amitié et d'amour : c'est ce qui lui fait plaisir, sur la virée où il se prépare à aller enrouler les virolos.
Il reçoit nos pensées, et il nous sourit.
Je remets la photo de Mimi avec Gégé, s'ils veulent bien.
Je vous envoie ma sincère amitié à tous.