Difficile de raconter un peu ce week-end tant le samedi et le dimanche étaient différents mais tout aussi amusants et rafraichissants finalement. Mais la véritable aventure commence comme souvent dès le départ, parce que même si les motos étaient déjà chargées depuis la veille sur la remorque que Maximo m’a (encore une fois) gentiment prêtée et que nous sommes partis dans les temps – avec la visite éclair de Pierre qui a bien dû se marrer intérieurement en voyant notre caravane partir pour la Motonightmare – le mistral nous a déjà tellement ralenti dans la côte de Carry (l’AX chargée à bloc avec toutes les affaires pour Mimi et moi, les outils, les roues de secours) que nous avons cru un moment (40km/h quand même dans la côte) que nous n’arriverions pas à atteindre l’autoroute.
Finalement nous sommes arrivés sans autres problèmes jusqu’à Rapallo où nous attendaient déjà quelques participants et on a fait un peu connaissance au cours du long apéro dinatoire qui a suivi et on a attendu les derniers (et on a bu un dernier verre) jusqu’après minuit avant d’aller camper dans le gymnase à l’abri et au chaud.
Le lendemain réveil à 5h45 pour un départ comme prévu à 6h30, les Italiens faisant chauffer sans vergogne leurs machines parfois bruyantes dans le quartier et visiblement ça n’a dérangé personne. Après un premier arrêt chocolat et brioches on a tracé le long de la mer avant d’attaquer le plat de résistance qui n’était pas plat du tout, puisqu’il s’agissait d’attaquer les raides collines avoisinantes. Avant le breefing, dans un chemin le groupe (on était une quinzaine) s’arrête et on assiste au premier petit incident qui était plutôt un incendie, puisque une vieille Yamaha TT 600 avait pris feu : voulant gagner du poids le gars avait d’après ses dires monté une batterie plus petite mais comme l’alternateur débitait toujours autant la Yam a perdu un cache latéral et quelques fils dans l’affaire.
Après quelques coups de kick c’était reparti et même sans lumière il a pu rouler toute la journée !
J’ai oublié de dire que les machines présentes n’étaient pas toutes des bicylindres de plus de 150 kg, puisqu’il y avait en plus de la TT600, une autre Yamaha mono, une 300 Husqvarna, une 450 Husaberg et une 250 Yamaha WR d’enduro, une 400 KTM LC4, une Dominator, une 650 XChallenge de chez BMW mais aussi quelques Africa Twin préparées pour le TT et une Transalp bien modifiée aussi. Et puis il y avait bien sûr mon Bifaro de tous les jours et le 200 TSR de Mimi.
Au breefing donc on nous apprend que la journée se partagera en deux parties : le matin balade bucolique avec quelques « épreuves » de type enduro de difficultés croissantes qui doivent servir à chacun de se classer en fonction de ses envies dans le groupe de l’après-midi où on se partagera, les uns continuant le TT pas trop hard, les autres s’engageant un peu plus loin dans la montagne et les petits défis entre amis…Je savais déjà le matin dans quel groupe je voulais être

mais j’ignorais encore que tout n’allait pas se passer comme prévu.
Première épreuve : une grimpette qui secoue, toute ravinée mais pas impossible : tout le monde est passé et le moral était au beau fixe.
Mais il avait plu les semaines précédentes et l’épreuve n°2 consistait à traverser un gué plus ou moins profond en fonction de l’endroit. A voir les visages hésitants et le paysage se refléter dans la fine couche de glace on se demandait ce qu’ils avaient prévu encore pour la journée outre cette mare nos gentils organisateurs de la Motonightmare.
Donc après mon passage au milieu du gué (là où c’est bien profond et bien boueux) qui s’est soldé par un bain dans l’eau fraiche – mais j’ai rattrapé le bifaro à temps avant que trop d’eau n’entre dans le filtre à air – imité par Francesco sur sa Husaberg qui a bien mouillé ses chaussettes aussi le reste des participants a choisi les voies détournées ou le bord du gué (portugais).
Après quelques kilomètres qui ont permis au bifaro d’éliminer l’humidité ambiante on arrivait au pied de l’épreuve n°3 : une vingtaine de mètres de dénivelé tout en bosse et en roches. Encore une fois j’attaque franco de port comme un goret et je me plante juste avant le sommet. Bilan :seulement le levier de frein de cassé mais j’ai compris : dorénavant je regarderai avant de foncer. Dans l’exercice j’ai quand même pu apprécier l’habileté de certains pilotes d’Africa Twin – Vittorio en particulier sur son AT style Mad Max allégée au max, un brutal de la poignée gentil et discret comme tout par ailleurs – qui ont amené leurs machines sans trop de problème jusqu’en haut !
Pour l’épreuve suivante je ne m’en faisais pas de trop, puisqu’il s’agissait de monter une marche d’environ 80 cm et de la sauter 4 mètres plus loin pour en redescendre.
Fallait pas se louper mais c’était faisable et visiblement c’était de sauter en descente qui en a rebuté plus d’un et fait chuter quelques autres.
Mais la descente qui nous attendait pour l’épreuve suivante (elles semblaient se succéder sans vraiment de pause maintenant) était un bon « single » de vtt étroit et raide qui se faufilait entre les arbres et qui coupait la route de montagne de temps en temps.
Mimi a maîtrisé quant à elle le TSR comme un chef et la gravité a fait que tout le monde est arrivé en bas …mais pour la dernière épreuve avant le déjeuner il fallait remonter une bonne portion de ce chemin et c’est là que l’heure du bif a sonné, écrasant impitoyablement toutes les autres machines de sa supériorité (bon j’en rajoute mais j’exagère à peine) j’étais le seul (pas même la 300 Husqvarna n’est passée sans encombre !) à réussir un passage avec quelques successions de marches glissantes et tordues.
Bon, mais comme il y en avait plusieurs des passages « hard » comme celui-là j’étais à la peine comme tous les autres et le dernière épreuve s’est terminée comme bien souvent au cours de la matinée par une démonstration d’entraide avec quatre gars qui tiraient et poussaient tandis que le pilote essayait de maintenir un peu de régime moteur.
Chacun à tour de rôle en a profité et chacun s’est donné à fond pour les autres. Bref on était tous un peu mouillé (moi un peu plus que les autres) quand on a pris les pistes rapides pour rejoindre Varese où nous attendait notre repas de midi. Oui c’est bien à Varese qu’on a mangé mais Varese Ligure !
Mais avant d’y arriver il fallait que je me distingue d’une manière ou d’une autre et finalement le Bifaro a choisi de crever à l’arrière : chambre à air trop dégonflée et peut-être (sûrement) trop de gaz pour rejoindre le restau : bref démontage de la roue en plein vent frais, changement de chambre et remontage en un temps record grâce à un des collègues qui a fait de l’enduro entre 1990 et le début des années 2000.
Le repas de midi était excellent (10 euros tout compris avec entrée, plat de gibier, dessert, café et vin) et pendant que les affaires mouillées séchaient dans le grand salon-fumoir à l’étage
nous on était au chaud autour de la cheminée en bas : royal !
A suivre...
I had nothing to offer anybody except my own confusion. Kerouac