Bref. Dernièrement, j'ai oeuvré sur mon 944 SuperLeggera, comme si c'était une finalité. J'ai revu la machine encore plus finalement que ce que je voulais à la base, il n'y a qu'à lire certains sujet de l'ancien forum pour s'en rendre compte. Une sorte de petite consécration. Il reste des choses à faire dessus, je ne manquerais pas de les ajouter dans le topic approprié.
Ici, il ne s'agit pas de mon 944, mais bien de mon 750. C'est un topic technique, mais aussi un petit hommage

Pour faire un petite rétrospective pour les retardataires, mon 750 est la machine qui m'a été la plus fidèle ces 5 dernières années.
Tout a commencé lorsque Patrice Gambini, un ancien d'ici m'a proposé ce 750AC de 97, 45 000km environs (plusieurs casses de câbles de compteur) dans un état qu'on pouvait qualifier de mauvais, mais pour un prix qui allait avec : 600€.
Vu que j'aime bien Ben et qu'il avait besoin de carénage, je lui ai vendu tableau de bord + carénage pour 50€. La machine à l'achat ne m'est pas revenue chère.
Le deal avec Ninie (ma compagne pour ceux qui ne me connaissent pas), c'était : ok pour l'elefant orienté tout-terrain, mais à condition d'étaler les travaux sur environs 2 ans pour que ça ne nous plombe pas trop financièrement.
En transition dans un logement de fonction à Guéthary, je range donc ce 750 dans un vieux fourgon Trafic qui rouillait tranquillement derrière, à côté de la ruine de l'ancien chenil que j'avais transformé en mini-atelier.
Mon 900 était alors en réfection au niveau des suspensions arrière et l'une des pièces était en reliquat à la SIMA (souvenirs...). La date fatidique de la toute première rencontre ElefantRiders qu'avait organisé Phil the Bike à Sausset les Pins approchait et je ne voyait pas de pièce arriver. Si je commençais à prendre une pièce sur le 750 pour le 900, je savais que ça partait très mal.
En accord donc avec Ninie, je décidais de mettre le 900 en stand-by pour 2 ans et d'attaquer la remise en état du 750.
J'avais un mois. Je n'avais jamais entendu tourner la machine, il y avait tout à faire.
Je prenais des infos auprès de Yovav (un Elefantiste habitant du côté de jérusalem... la planète est petite) par mail, et il m'envoyait la méthode complète pour fabriquer les upgrades soi-même.
La machine ressemblait alors à ceci :

Un mois.
Je m'attaquais alors aux upgrades (qui hérisseraient tant Phil

Pendant les travaux...

Bref, la machine revivait peu à peu et je découvrais, un peu ahuri, les plaisirs de rouler en 750... un moteur différent, une partie cycle différente (roues)... Du bonheur, de la douceur, de la rage... et quelques bonnes fuites d'huile...

Quelques jours avant de partir, la machine ressemblait maintenant à ça :


Je vous l'avoue maintenant, j'avais une certaine satisfaction, n'ayant avant travaillé que sur de la mobylette et (quand même) une réfection de Kawazaki Z1000R de 1983.
Une histoire d'amour ne commence pas toujours par un coup de foudre, et si j'étais emballé par le fait d'avoir une nouvelle machine, je gardais à l'esprit le coup de pompe au cul du 900 (et sa boite 6)... Notre première virée, après un test de seulement 12km, fût de partir avec armes (Ninie), bagages et kfc900 et son supermot' fraichement arrivé (permis depuis 1 mois) pour Sausset les pins, histoire de rencontrer pour la première fois certains elefantistes et en revoir (déjà) quelques un. Nous êtions en mars 2006.
Là, tout va très vite : Ninie adore ce 750 plus sympa avec elle (moins secouée) sur la route (sur les pistes, elle a très peu apprécié les sauts de la place passager...

Je ne vais pas faire une rétrospective de tout ceci, mais de ce premier trip Guéthary-Sausset les pins est né un truc entre cette machine et moi.
On est passé par les rencontres de Marcenod, Bagnols sur Cèze, Pujols/Cazoulès/Nexon et d'autres, par les voyages en Andalousie (magique), en Hollande, au Portugal, sans compter les aller-retour au Mont Dore tous les ans...
En 2007 on dépassera les 24 000km dans l'année. Un pneu arrière et un Kit chaine en cours d'année

Une image de l'Andalousie pour le plaisir :

Une autre du voyage au Portugal en 2009 :

Et oui, vous l'avez constaté, avec le temps, la machine a évolué techniquement... feux additionnels (Hella Micro DE), amortisseur Bitubo à bonbonne séparée, fourche Showa USD 45, caisses alu, j'en passe et j'en passe... pour devenir une machine aboutie. L'électricité à évidemment été sévèrement revue, mais le "bricolage" du début, aussi fier en étais-je au commencement malgré ses (grosses) tares, a tenu 40 000km avec juste un problème d'ampoule (!!!)... le tout est aujourd'hui bien plus sérieux... mais très usé aussi.
On a du mal à se rendre compte à quel point, lorsqu'on roule, une machine peut vieillir rapidement.
Il y a quelques jours, je range mon 944, le trouvant moins pratique que le 750 qui, avec ses caisses, me permet de me jouer de la circulation qu'on a ici l'été tout en emmenant des affaires partout.
Il y a eu comme un choc. Oui : quand on roule régulièrement avec une machine, son usure n'apparait pas d'un coup, elle nous "trompe" un peu... alors lorsque tu prends la machine sur laquelle tu viens de passer des mois de reconditions, qui est aiguisée et que tu reprends alors ta bonne vieille compagne... tu te rend compte que passé le fait qu'elle a craqué au quart de tour (

Pour autant, je la réassure et roule avec. Elle est vraiment toujours aussi agréable, malgré ses petits soucis de santé... D'ailleurs cette semaine, j'ai pas mal roulé, et sur un coup de tête, Doc Bar ayant passé quelques jours ici nous a convié avec des amis à venir un soir piquer une tête dans sa piscine... dans le Lot et Garonne... On y a été et le 750 m'a encore amené aussi sûrement à destination pour me ramener (entre 150 et 160km/h...) sans soucis...
sur le retour :

En arrivant, j'ai pris des résolutions en rapport avec tout ce que j'ai constaté en reprenant cette machine. Tout d'abord, lorsque j'ai fait ces modifications, je n'avais pas réellement d'expérience professionnelle. Depuis, ma vision a fortement évolué, que ce soit sur le but foncier d'une transformation comme sur sa réalisation. Il faut que ce soit propre, mais il faut aussi que ce soit fait avec deux ingrédients indispensables, mais pas toujours facile à marier tellement l'un prend toujours plus d'importance aux yeux des motards...
Le compromis et l'application.
Le compromis est forcément, et de loin, celui qui demande le plus de qualité : de l'abnégation (dont tout bon motard manque, puisqu'il est de mauvaise foi

L'application fait, lui, appel à des qualités beaucoup plus facile à réunir, mais elles dépendent toutes d'une seule indépendante : la volonté. Si tu as la volonté, tu sauras attendre de recevoir un pièce plutôt que de fabriquer un "truc" de remplacement moins adapté (mais plus rapide), tu seras soigneux avec les outils (qui te resservent), tout ce qui entoure ta modif'... etc, etc...
Quand tu dis ça à un client, il sourit gentiment, plein de contenance et répond "évidemment". Oui, quand on dis les choses comme ça, c'est évident pour tout le monde, mais ce qui l'est moins, c'est de s'attacher à respecter tout ça.
Donc, revenons à nos moutons : mon Elefant (logique).
En passant en revue la totalité de mes modifications, voici quelques réflexions faites avec mon "nouveau" regard :
- L'amortisseur Bitubo est fantastique, mais il est mort. L'hydraulique a besoin d'une sacrée recondition. Il y en a pour 200€. Avant je me disais qu'il était plus chouette d'avoir un Ohlins sur le 944 plus tape-à-l'oeil et plus "noble". Oui, mais un noble se fout des outils pour tant qu'il soit servit. Donc l'outils Ohlins ira, logiquement cette fois, au 750 qui est régulièrement chargé et déchargé et qui peut recevoir un passager. Cet amortisseur est pourvu d'une molette déportée de réglage de la précontrainte qui ne sert clairement à rien sur le 944...
- La fourche Showa 45 USD est très bonne et belle, ça claque un maximum. Mais les ressorts internes, même si leur tarage parait théoriquement dans les clous pour mon Elefant, me semblent réellement trop justes. Le poids de la moto écrase la presque totalité de la partie du ressort prévue pour encaisser les petits chocs.
Son second problème, c'est qu'avec le poids de ma moto chargée, un petit truc que j'avais repéré au montage s'est (encore une fois) révélé juste : l'axe de roue est, sur cette fourche, en 17mm de diamètre (au lieu de 22 d'origine de mémoire), ne liant pas comme il faut les deux pieds de fourche, faisant perdre à cette belle fourche inversée sa qualité première : sa rigidité.
C'est précisément ce qui explique, d'après moi, que j'en suis à 2 changement de joints spy pour le même bras.
Du coup, la fourche se déplaçant légèrement, elle rend caduque la modification que j'avais effectuée au niveau du freinage (étrié Nissin 3 pistons) et le rend presqu'inefficace...
Ma décision, c'est un retour sur la fourche d'origine que j'aimais bien, mais avec des ressorts Wirth progressifs, un démontage complet, peinture et changement de ce qu'il faut. Le compromis se situe évidemment dans le fait que même si la Showa est meilleure de base, la Marzo est juste plus sûre et bien étudiée pour l'elefant, donc c'est mon choix.
- Le freinage avant, que j'avais confié à un étrier de Varadero 3 pistons Nissin (seuls 2 étaient en fonction, mais ça donnait, avec des plaquettes plus grandes, une plus grosse surface de friction), va temporairement être reconfié à l'étrier 2 pistons Nissin d'origine, le temps d'adapter mon étrier 6 pistons Beringer avec un disque en 320mm (qu'il faut que j'achète). Le disque 296 Braking Wave part donc, mais uniquement parce que je vais au bout de cette logique de performance pure au niveau du freinage. Fini la demi-mesure, l'important sera de jouer sur le maitre cylindre ensuite pour avoir de la progressivité en Tout terrain.
- Démontage du robinet droit pour ré-étanchéifier le passage des fils. Flyben m'avait gentiment réparé ma connectique de sonde de réserve et apparemment la glue qu'il avait mis n'a pas tenu. Je suis en pleine recherche d'un produit de remplacement qui résisterait bien aux hydrocarbures. Ensuite, ce sera facile.
- moins grave, mais bientôt obligatoire : faire refaire la selle. Le revêtement qui l'équipe est top, mais je ne sais vraiment pas où me le procurer, donc je prendrais le temps, ça peut encore aller.
- J'ai eu beau tester des ampoules à leds il y a quelques temps, même si je suis ravi de mes feux additionnels de nuit, il faut que je modifie quelque chose. Je me rend compte que les upgrades d'éclairage ont un avantage et un inconvénient : ça éclaire vraiment mieux, mais j'ai l'impression que les codes restent allumés lorsque je passe en phare, ce qui tire énormément sur la batterie. L'effet est le même lorsque je commute les feux additionnels en plus des codes. Je pense fabriquer un découplage des feux pour ne pouvoir utiliser qu'un code lorsque je met les additionnels, ou carrément remplacer ces derniers par les mêmes que GG, conçus à leds et très efficaces... à voir.
- Je dois revoir l'alimentation de mon GPS.
- Je dois adapter ma béquille centrale malgré la présence d'un sabot renforcé qui gêne le montage... compliqué, mais jamais irréalisable.
- Il faudra ensuite faire une peinture complète avec réparation du flanc droit (ah, Sausset...) epoxy sur le support de bagagerie qui lui sera un peu fignolé au niveau des attaches supérieures des caisses.
Je dois faire tout ça par étape car je vais continuer à l'utiliser un maximum... et je pourrais tranquillement la remettre dans la boue et les cailloux sans culpabiliser autant que si j'y allais d'un coup
