Sardaigne avril 2010

[GClover]

Rien bu ni fumé juste émerveillé par vos photos et encore plus par vos sourires et regards à ces instants

[boby la seringue]

Bonjour à toutes et tous
mimi et gégé , merci d' avoir partagé votre voyage , ca fait rever , la seule reflextion qui me viens a l"esprit, qu'est ce que je fous ici ?
A bientot

[Lucky]

Merci pour les photos Mimi ! Ça me donne vraiment envie d'aller faire un tour en Sardaigne, même si certains sites naturels, plages, vallées, à-pics, roches, couleurs, mais aussi des villages, me rappellent énormément la Corse toute proche !

Entre la Solenzara...



... le col de Bavella,



la cascade de "Piscia di Gallo" (pisse de coq !)



et Bonifacio...



Que de souvenirs ces images font ressurgir...

[gégé]

La statue de "Notre Dame des Neiges" sur le col de Bavella était impressionnante par la ferveur qui se dégage de ces petits mots placés sur les pierres et l'ambiance du col balayé par les vents ce jour-là.

Et sur une des photos prises de la cascade "Piscia di Gallo" on découvre une tête de lion dans les pierres, faudra que je la retrouve...

C'est vrai que c'est beau la Corse aussi, en fait il faudrait tout le temps être sur les routes et contempler les merveilles de la terre qui nous abrite.

GG

[joel 11]

Vu la tronche des arbres sur le col de Bavella.....m'est avis que le zef doit souffler très fort ET très souvent.....

[Lucky]

En effet, le col est très venteux mais ce n'est pourtant pas là que j'y ai vu les pins les plus "déplumés" ni les feuillus les plus tordus. La palme revient sans aucun doute à ce jeune hêtre situé sur le GR 20, en montant au lac de Ninu.

[GClover]

Ah oui effectivement !!

[Mimi]

Ca y est j'ai ajouté les commentaires sous les principales photos afin que vous sachiez où elles ont été prises...
ça me démange de partout, j'ai envie d'y retourner mais vite, très vite

[Mimi]

Le temps étant à la pluie aujourd'hui, je me lance dans un petit CR...

La Sardaigne... ça nous tentait depuis bien longtemps et puis l'élément déclencheur est arrivé cet hiver. Coincée à la maison par une hernie discale et une sciatique paralysante, je découvre dans la boîte aux lettres un courrier émanant d'amis allemands. Comme d'habitude, ils joignent à leur courrier l'excellente revue moto "Motorrad" où je découvre un reportage sur un voyage en Sardaigne

Je me renseigne sur les tarifs de traversées et c'est décidé, nous irons en Sardaigne pendant les vacances de Pâques, dans 7 semaines
Avec un objectif pareil, je suis motivée à bloc et je sais que j'y arriverais...sont têtues les alsaciennes

GG est sceptique et ne veut pas réserver les billets de traversée Corse-Sardaigne au cas où et aussi pour ne pas nous infliger d'entrée des contraintes d'horaires à respecter.

Nous débarquons à Bastia le 02 avril à 8h du matin, il fait beau et les belles routes et cols corses nous attendent.
Col de Teghine – Oletta – Défilé de Lancone.
Vescovato – Col di San Agostino – Piedicroce – Col d’Arcarotta où nous faisons une pause pour apprécier le paysage dans un silence absolu. Nous n’avons croisé que des chiens errants, des chèvres, des cochons et au détour d’un virage, des vaches allongées au bord de la route.
La normalité corse, tout simplement

Avant Solenzara, on reprend la petite D268 qui en passant par le Col de Larone déjà superbe, nous amène vers le fameux Col de Bavella et ses aiguilles magnifiques


Nous continuons par Zonza et la petite route qui descend sur Porto-Vecchio. Plus on descend, plus il fait chaud.
Nous crapahutons pendant près de deux heures pour aller voir les cascades de Piscia di gallo.
Marche fatiguante et éprouvante (surtout quand on n'a pas vraiment la tenue adaptée pour ça ) mais ça valait vraiment la peine et en plus mon kiné m’avait recommandé de ne pas passer la journée sur la moto mais également de marcher. Mission accomplie !

Nous arrivons près de Bonifacio vers 19h30
Tous les campings ne sont pas ouverts mais nous finissons par en trouver un qui veut bien nous accueillir avec une petite pizzéria pas loin de l’entrée. Pizzéria où le patron fume avec ses clients bien-sûr comme dans le petit resto après le col de Bavella. La loi anti-tabac n'a pas dû passer en Corse

Samedi 03 avril
Après avoir plié la tente, nous arrivons sur le port de Bonifacio à 9h et on nous annonce une traversée ½ heure plus tard. Que demander de plus ?
Evidemment les billets sont un peu plus chers que sur internet….
Ciao Bonifacio

Buongiorno Sardegna

[Mimi]

50 minutes après nous débarquons à Santa Teresa di Gallura
Nous allons faire le tour de cette île fabuleuse dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Nous avons bien quelques objectifs, relevés dans les divers guides mais pour rallier les différents points, rien de vraiment précis, on verra bien
Nous ne nous attardons pas dans ce joli petit village, juste le temps de faire quelques courses et de manger une glace. Ben quoi, faut toujours goûter aux spécialités locales quand on voyage

Avant de continuer, nous voulons vérifier les rumeurs qui disent que les plages sont superbes en Sardaigne. La plage de Rena Bianca à Sta Teresa prouve bien que c'est vrai, en face, l'on voit Bonifacio

On n'est pas là pour s'allonger sur une plage, même si elle est superbe. La Sardaigne nous appelle !
270 kms de long sur 110 kms de large avec 68 habitants au km2...on y verra plus de moutons, de chèvres, de vaches que d'autochtones
Il n'y a peut-être pas beaucoup d'habitants au km2 mais leur gentillesse, leur bonté, générosité, simplicité se retrouve décuplée. Nous n'avons croisé que de grands sourires heureux et des regards chaleureux, contents de discuter avec nous.
Même les automobilistes nous ferons des grands signes à nos passages Faudrait peut-être songer à y envoyer des français en stage...

Direction le Capo Testa à 5kms de là, connu pour ses roches granitiques taillées par le vent, où l’on peut s’amuser à deviner dans les formes surprenantes des animaux, monuments, personnages…Il y a là, une dimension majestueuse presque irréelle. Les yeux ne savent plus où regarder et chacun y voit autre chose.
A vous de jouer

[GClover]

Sur la dernière photo je vois bien à quoi ressemble "les deux vieux cailloux" sur la droite

[Mimi]

Nous repartons par la route qui longe la côte nord-ouest à travers les pinèdes, la profusion de mimosas et de cactus au bord de la route. On se régale même sur les portions de ligne droite, ça nous permet de profiter pleinement du paysage sans risquer de rater le virage ...surtout quand il y a plein de gros cactus au bord de la route

Nous descendons vers Costa Paradiso et c’est encore un autre monde. La route sillonne à travers la colline en descendant de façon assez raide vers la mer, c’est beau et affolant à la fois. Tout est betonné ici ! On devine bien les millions de touristes aisés qui débarquent en pleine saison et pourtant, il faut être honnête et avouer que c’est bien construit.Pas de barre HLM comme à la Grande Motte, les villas individuelles sont bien intégrées au paysage. Il n’y a que les toitures qui dépassent de la végétation.

Prévoyants, nous faisons les courses pour tout le week-end et nous nous mettons à la recherche d’un camping. Je constate avec effroi que même en Italie où la religion catholique a encore un certain pouvoir, les superettes affichent qu’elles seront ouvertes le dimanche de Pâques. Tout fout le camp, c’est désolant

Par contre, la saison n’a pas encore démarrée sur cette île et les quelques campings trouvés sont tous fermés jusqu’à début voire mi-mai.
Nous nous arrêtons à une aire de stationnement réservée aux mobil-homes. Le patron est sincèrement désolé, les sanitaires sont encore fermés, pas de douches, pas de wc. Il nous indique un camping, bien plus loin, qu’il pense être ouvert. Il nous précise que si on ne devait rien trouver, nous pourrions revenir et nous installer quand même. On peut bien rater une douche et je repère quelques buissons pouvant me servir de planque pour les toilettes au cas où...

En fin d’après-midi, nous arrivons à Castelsardo. C’est vrai qu’il est magnifique ce village accroché à un promontoire qui se jette dans la mer. Au sommet, il y a la citadelle et la cathédrale.


Mais là non plus, pas de campings à l’horizon. Gégé essaie de téléphoner à l’une ou l’autre chambre d’hôtes, sans résultats. Tant pis, on continue …
Alors que Gégé file droit devant, j’aperçois 5 kms plus loin un panneau indiquant une auberge de jeunesse. Je rattrape Gégé et on fait demi-tour pour aller voir.

L’auberge est très grande, à part une famille italienne, il n’y a personne. Nous sommes accueillis par deux frères qui ne parlent, ni italien, ni français, ni allemand mais un semblant d’anglais. Ils nous annoncent que le tarif est de 14 Euros/personne – petit-déjeuner compris.
De toute façon, on ne pouvait rêver meilleur emplacement.

Nous avons une chambre + sdb, rien que pour nous et l’on peut se faire à manger si l’on dispose d’un réchaud à gaz. Nous mangeons sur la très grande terrasse d’où l’on a une superbe vue sur la mer

Le lendemain, dimanche de Pâques il pleut à verse. C’est là qu’on se félicite d’avoir choisi cette auberge !
Nous changeons nos plans et n’irons pas visiter l’arrière-pays à moto mais Castelsardo. Nous sommes à 5 kms et nous irons à pieds afin de ne pas trimballer les combinaisons de pluie.
Dès que ça se calme un peu, on y va.

Arrivés à Castelsardo, il s’agit de grimper dans la vieille ville. Les ruelles sont étroites et raides.


Enfin tout en haut, la place du village avec sa cathédrale qui domine tout. Seule possibilité pour nous réfugier lorsqu’une pluie battante nous tombe dessus. Il y a évidemment beaucoup de monde à l’intérieur pour suivre la messe de Pâques. Je constate que les ados connaissent les textes et les chants, je ne sais pas si ce serait le cas chez nous en France.Je ne suis pas pratiquante mais j'aime beaucoup le respect des traditions qui sont le relais d'une génération à l'autre...
Après un bref moment de silence, le chœur de l’église entame des chants polyphoniques d’une grande beauté, ça me file la chair de poule.

A cause du mauvais temps, nous ne verrons pas les femmes sardes installées devant leur maison à faire de la vannerie, l’artisanat local et le glacier recommandé par le guide est fermé

Nous réussissons à rejoindre l’auberge de jeunesse vers 16h, en passant d’abris précaires, en ruines, sous des rochers, dans un parking sans finalement être trop mouillés. Et hop, encore 10 kms à pieds + l’ascension du village, encore une journée sportive !

[Mimi]

Nous partons à l’assaut de l’arrière-pays de la Gallura. Pour des pilotes d'Eléfant, une halte au Roccia dell Elefante s'impose !

Des cavités y ont été aménagées, il y a 2 ou 3000 ans et l’on suppose qu’il s’agissaient de tombeaux. Dans l’une d’elle, on voit des cornes de taureaux gravées dans la pierre. Très certainement en hommage au dieu taureau vénéré à cette époque.

Ensuite Lago del Coghinas où les familles sardes se sont données rendez-vous pour pique-niquer, visite de la ville de Tempio Pausania où les citoyens croisés nous souhaitent tous un bon dimanche et de très belles fêtes de Pâques, ascension du Monte Limbara qui domine toute la région nord
Une succession d'épingles sur 9 kms où les bouts droits n'éxcèdent pas les 150 à 200 mètres à travers une forêt de chênes lièges. On se régale autant à la montée qu'à la descente
Le ciel gris sabote mes photos, normalement de là-haut à 1359 mètres, on a une vue sur toute la Sardaigne du nord

Traversée de la vallee de la luna...des rochers disséminés partout dans la campagne verdoyante...épatant

Par le plus grand des hasards, nous nous arrêtons devant ces roches où l'on peut deviner des éléphants...à moins que nous n'ayons abusé du Vermentino à midi vin blanc local

Pause aux thermes de Casteldoria
L'eau jaillit à divers endroits à une température de 70 degrés, en jets assez forts avec une odeur souffrée. Des sardes nous apprendront que leur vapeur est réputée pour soigner les bronches et les allergies respiratoires. Ca tombe bien, j'ai une forte rhinite allergique, j'en profite pour faire une inhalation pendant 1/4 d'heure.Ca dégage vraiment les sinus et je ne sais pas si ça tient du miracle où du changement de pollen que nous allons rencontrer mais je n'ai plus jamais éternué de tout le séjour

Des gens viennent aussi pour y pratiquer des bains de boue un peu plus haut, tout ça sans débourser le moindre cent puisque la station thermale est encore en construction. Ils espèrent bien pouvoir encore en profiter après l'achèvement de celle-ci

Au même endroit passe la rivière Coghina, assez large qui se jette dans la mer. Sur les berges, il y a là aussi, beaucoup de familles qui se sont retrouvées pour y pique-niquer en ce dimanche de Pâques. Nous assistons à un magnifique spectacle. Un groupe d'amis, se déplace, s'arrête régulièrement et entame de superbes chants polyphoniques sardes pour le plus grand plaisir des auditeurs. Ce sont des chants religieux mais ils traversent le corps entier qui reste comme figé.
Je suis toujours émerveillée par d'aussi belles voix qui se passent de fond musical.
Retour Castelsardo. 200 petits kms sous un ciel malheureusement gris

[GClover]

"Des gens viennent aussi pour y pratiquer des bains de boue un peu plus haut ......."

Un peu comme des Elefants en fait

[Mimi]

Mardi 06 avril
Pour rejoindre Alghero sur la côte Nord-Ouest, nous passerons par Sassari et nous emprunterons la piste qui va de Tergu à Osilo sur 20 kms. Le paysage change radicalement dès qu'on s'éloigne du bord de mer. La météo un peu tristounette, les prés verts presque fluo, les moutons nous font douter un instant. Nous serions-nous trompés d'île ? Serions-nous en Irlande

Après nous être installés au camping en bord de mer, nous allons en ville, 2 kms à pieds. C'est une chouette ville, pas encore envahie par les touristes. Elle est réputée pour ses bijoux en corail, production locale.Il y en a partout ! Gégé a du bol, je n'aime pas les bijoux en corail et je déteste le principe de dévaliser les fonds marins. Nous préférons la dégustation de glaces

Nous découvrons au détour d'une rue, un distributeur de lait cru, direct du producteur au consommateur

Nous pensions rester deux nuits au camping, histoire d’aller visiter les fameuses grottes de Neptune sur le Capo Caccia. ce sont les plus grandes d'Europe.
On peut y accéder soit par bateau à 20 Euros/personne + 12 Euros l’entrée de la grotte, soit en descendant l’escalier vertigineux de 656 marches, sur 110 mètres, taillé dans la roche sur la fin du parcours.
Puisque c’est la crise et qu’il faut faire du sport, nous choisissons la deuxième solution
Après un bon petit-déjeuner, nous enfourchons nos motos, sans les blousons afin de ne pas avoir à les trimballer, et avec des baskets aux pieds pour nous faciliter la tâche.

La route qui mène au Capo Caccia est très belle, bordée de mimosas en fleurs.
Lorsque nous arrivons à l’accès des escaliers, celui-ci est fermé, interdit au public. Nous supposons que ça n'ouvre qu'au début de la saison touristique.

Nous étions pourtant motivés à fond, zut alors ! Ce qui nous motivait le plus, c'était "la balade" pour accéder à ces grottes
Hors de question pour nous de dépenser 64 Euros pour aller voir des stalactites et mites, nous nous rattrapons en grimpant sur le Capo Caccia afin de jouir de la vue magnifique sur toute la baie.

Après avoir baladé pendant près d’une heure, nous décidons de retourner au camping, de déplanter et de continuer notre route, plus au sud vers Bosa.
Bosa est soi-disant une des plus jolies villes de Sardaigne. On va aller vérifier ça sur place !