Un 900 ie LE en Corse

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Mimi
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Re: Un 900 ie LE en Corse

Message par Mimi »

On monte dans la ville de Bonifacio où Véro rencontre encore des difficultés avec sa boîte. Au loin, on voit la Sardaigne et des bateaux qui font la navette entre les deux. Je me souviens avoir aperçu un CR avec Gégé et Mimi sur la Sardaigne et me pose des questions : est-ce que comment c'est par rapport à la Corse ? Ptet qu'on ira un jour ? Y a des bateaux directs ?
On nous a déjà posé cette question dans notre CR, je me permets donc de faire un copier-coller de ma réponse de l'époque qui est toujours valable aujourd'hui :wink:

".....Il est vrai que c'est difficile de les comparer, chacune à son caractère.
Pour ma part, j'ai trouvé la Sardaigne plus sauvage, les autochtones beaucoup plus ouverts et bien plus souriants.
Ils t'accueillent comme si tu faisais partie de la famille, prêts à tout pour te rendre service.
Comme la Sardaigne est bien plus grande que la Corse, bien moins peuplée, nous étions souvent loin de tout.
Par contre, aucun souci pour les pompes à essence, il y en aura toujours une quelque-part, dans laquelle il suffit de glisser au minimum un billet de 5 Euros pour pouvoir en mettre un peu dans ton réservoir, ce qui n'est vraiment pas le cas en Corse :?
Les plages sont paradisiaques, tout autour de l'île, comme certaines en Corse..."

Il y a des bâteaux directs mais ils sont relativement chers et la traversée nous semblait beaucoup trop longue. C'était moins cher de descendre à Bastia, de rouler jusqu'à Bonifaccio (en se faisant plaisir, hein :lol: pas par la grosse route rouge) et de reprendre la navette pour la Sardaigne.

Bon maintenant j'attends la suite de ton CR, un vrai bonheur de te lire, tu devrais partir plus souvent à dos d'éléfant pour qu'on ait + de lecture :mrgreen:
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Re: Un 900 ie LE en Corse

Message par To@ne »

J'ai hâte de savoir si finalement tu t'es baigné...
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sergio desmo
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Re: Un 900 ie LE en Corse

Message par sergio desmo »

bravo Marc pour ton CR, c'est sympa à lire. Ta chute pourrait elle être due à du gasoil ? Bon rétablissement.
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Re: Un 900 ie LE en Corse

Message par MarcMan »

Mimi a écrit :Il y a des bâteaux directs mais ils sont relativement chers et la traversée nous semblait beaucoup trop longue. C'était moins cher de descendre à Bastia, de rouler jusqu'à Bonifaccio (en se faisant plaisir, hein :lol: pas par la grosse route rouge) et de reprendre la navette pour la Sardaigne.
Faudrait alors prévoir un mois : une semaine pour descendre, 2 semaines en Sardaigne et une semaine pour remonter :).
Mimi a écrit :Bon maintenant j'attends la suite de ton CR, un vrai bonheur de te lire, tu devrais partir plus souvent à dos d'éléfant pour qu'on ait + de lecture :mrgreen:
J'ai déjà fait 20000km avec l'elefant, mais sur des durées et longueurs bien plus courtes. Nadège me tanne pour partir au Maroc... A voir pour l'année prochaine.
To@ne a écrit :J'ai hâte de savoir si finalement tu t'es baigné...
C'est le suspens :).
sergio desmo a écrit :bravo Marc pour ton CR, c'est sympa à lire. Ta chute pourrait elle être due à du gasoil ? Bon rétablissement.
Merci à tous pour les compliments :). Je ne crois pas pour le gasoil. Je n'ai pas eu d'odeur ou de trace suspecte. Ce qui est possible, c'est que j'ai cru voir des gravillons. Du coup, j'ai changé la trajo et me suis retrouvé quand même sur du gravillon. Avec l'effet de surprise, ça peut être une explication. Les plaques de gravillon n'étaient pas bien visibles.
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Re: Un 900 ie LE en Corse

Message par MarcMan »

Episode 6 : Les aiguilles de Bavella

Véro a retrouvé le sourire suite à la pose de l'entretoise et après une journée de repos. Nadège trouve toujours que son guidon est tordu suite à sa chute presque à l'arrêt. A priori, ce sont les tés qui ont tourné, mais je n'ai pas trop envie de toucher à ça n'aillant pas trop d'outils sous la main. Tout le monde est d'accord pour monter par la spéciale de Pietrosella. Mais il faut faire de l'essence pour les petites vessies et un passage par Ajaccio s'impose, la plupart des pompes étant fermées par ailleurs. Ca m'ennuie, mais d'un autre côté, mon genou me fait encore mal. Avec le baluchon, je ne peux pas me reculer sur la selle et je suis donc obligé de le plier.

A Bisiano, on trouve une petite épicerie ouverte, paumée au milieu de rien, avec une vue magnifique sur la mer. Séb commence à la vider, mais Véro veille au grain : "c'est juste pour un picnic". Nous quittons la D302 pour remonter sur Petreto-Bicchisano. La vue n'est pas magnifique mais la route occupe bien les yeux ;). C'est étroit et humide, mais c'est bon :).

En repiquant vers Aullène, je perçois des banderolles qui font bien penser à une route barrée, mais ça n'a pas l'air d'être quelque chose de bien officiel : une course, un truc du genre... Pis y a un djeunz à l'accent bien du coin qui nous fait signe. Il nous dit que la route est barrée au niveau du col de St Eustache. Heureusement qu'il a pointé en même temps sur la carte. Je l'aurai presque pas compris. Il y a un film en tournage et la route est fermée jusqu'à 17h. Là, il me propose un itinéraire de délestage mais je ne vois pas son doigt passer sur un trait rouge beuark.

Pis je pointe Moca-Croce sur la carte, un filet de bave à la lèvre. "Moca-Crokch ?" qu'il dit. Zont la sale habitude de bouffer la voyelle en fin de mot et de mettre des kch un peu partout. Comme broccio, ça se dit "broksh", presque "broutsh". Il me dit alors que oui, en moto, ça doit passer. C'est juste défoncé, étroit et il y a des épingles. Je tourne la tête vers les autres. Je distingue des expressions tout en contraste avec mon sourire épanoui. Arg, c'est pas gagné.

Mes talents de négociateurs ne sont pas affûtés à cause de ce genou douloureux. Nadège tranche, comme un couperet, on passe par Propriano en se tapant le village merdique d'Olmeto et on remonte par Arbellara, Zérubia, etc. Et comme c'est Nadège qui a le picnic, j'ai qu'à suivre... :cry: Je m'incline face au brutal dictat démocratique.

Séb nous a expliqué que sous la domination de Gênes, les Corses n'avaient pas droit à la propriété. Franchement, ils se sont bien rattrapés depuis. Impossible de trouver un coin où s'arrêter. C'est un peu comme dans le Morvan : chaque centimètre carré est encadré par une clôture. Et pis pour s'arrêter, le cahier des charges est compliqué. Tout d'abord, le coin doit être ombragé. C'est qu'il fait chaud au soleil et l'insolation guette. Les Parisiens ne sont pas bien conscients du risque mais aillant déjà connu de grosses insolations, je me méfie énormément de ce dernier. Ensuite, il ne faut pas trop de gravillons, pente, etc. pour que Madame n'ai pas besoin de faire la moindre manœuvre. Ensuite, il faut au moins un buisson, quelque chose pour que ces dames puissent faire ce qu'on ne peut pas faire à leur place dans l'intimité. La cocotte monte en pression jusqu'à Arbellara où je m'arrête à l'ombre de l'église.

La remonté sur Aullène est belle :). On s'arrête un peu en vrac pour en profiter, car le spectacle est derrière. Ca ressemble pas mal aux Cévennes de mon enfance :). Au détour d'un virage, entre deux rochers, j'aperçois le cul d'une vache. Hésitant à la frôler, un coup de sabot est si vite parti, je modifie ma trajot et me positionne pour signaler aux autres la curiosité de parcours. La vache n'a pas sourcillé au passage des 4 motos, la tête entre les deux rochers. Je me suis alors demandé si l'expression "parle à mon cul, ma tête est malade" ne venait pas de là ?

On arrive à Aullène juste un peu avant 17h. Il y a la queue pour prendre la route fermée. Je suis vert, tel Hulk lorsqu'il vient de déchirer sa chemise. Au lieu de faire un détour de 20km, on en a fait un de 40 et la route n'était pas rigolote... en toute mauvaise foi. Séb commence à s'affoler pour trouver un coin où crécher. Mais à 60 € la nuit sans becter, ça fait un peu cher. Et pis des campings, on en a vu près de la côte, mais là, ça fait un petit moment qu'on en a pas vus... Tant pis, on continue. Au pire, on fait du camping sauvage. Il y a moins de clôtures dans le coin. Faudra juste sortir les motos du bord de la route...

Juste après Quenza, au détour d'un virage, un camping apparaît. Je m'arrête et me dirige vers le taulier pour savoir si il nous accepte et si il y a des places. Le camping est presque vide. Je lui dis qu'il y a 4 motos et deux tentes. Il s'en fout : "C'est 5,5€ par personne et pis vous pouvez vous installer où vous voulez, y compris là haut sur la butte"... Bonbah y a plus qu'à :). Je dégotte un emplacement où d'après tous mes calculs, on ne devrait pas avoir le soleil le lendemain matin... Et pis on aperçoit un bout des aiguilles, vite, vite, on va les voir ?

A Zonza, c'est le choc, tel Claude arrivant à Nougayork. Il y a des hordes de motards. Y en a même un qui, foufou, sautille sur ses cale-pieds. Nadège : "regarde le bambi, il va se vautrer". Et pis, boum, il se vautre :). Il s'est pris le cale-pieds dans le jean et du coup, le pieds n'a pas pu descendre assez-bas. Un peu assommé, je vais l'aider à relever son fazornet. Mais il y a déjà 15 motards sur place alors que j'étais le plus proche au départ...

Après m'être assuré qu'un resto serait ouvert à notre retour, on monte au col de Bavella. C'est magnifique, grand, on aperçoit presque la mer en bas... Et pis y a ces pins Corses, sculptés par le vent... Grap, coucher de soleil, toussa, ouha :). Resto classe, on passe les roros économisés dedans. Les chants Corses, c'est bien quand ils baissent le volume ;). Retour xénons, dodo.
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Re: Un 900 ie LE en Corse

Message par allamas »

Ciao,

Ben mon gars, ça donne envie...

ça donne même envie de t'accompagner, on pourrait être deuc pour porter le pic-nic et echapper au "dictat démocratique" voire même en imposer un autre...

sinon, merci pour les superbes photos et le staïle de ton récit... c'est excellent!

a+
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Re: Un 900 ie LE en Corse

Message par sergio desmo »

formidable, toujours super à lire, quel bol d'oxygene ! je n'avais jamais vu de pins pliants sous le vent, merci.
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Re: Un 900 ie LE en Corse

Message par MarcMan »

Sur la photo, il n'y a pas de vent. Ils ont poussé comme ça. J'espère avoir un peu de temps ce WE pour sortir un ou deux épisodes supplémentaires. C'est que le récit se densifie car il se passe plus de choses à moto en iti ;).
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Re: Un 900 ie LE en Corse

Message par sergio desmo »

oui je me suis mal exprimé, c'est marrant de voir des pins de cette forme ! merci Marc pour le CR, vivement la suite :-)
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Re: Un 900 ie LE en Corse

Message par MarcMan »

Épisode 7 : Striptease par le col de Morello

Il fait chaud. Je me sens pris d'une sorte de crise de claustrophobie. Faut que je sorte de cette tente. Je suis à la limite de tout arracher. Il m'est déjà arrivé de détruire la fermeture d'un sac de couchage au cours d'une crise identique. Mais j'arrive à garder mon self-contrôle ou presque. En fait, je me suis complètement vautré dans mes calculs. La tente est en plein soleil à 7h30 du matin. Heureusement le relief nous a fait de l'ombre jusque là.

Nadège veut descendre sur Porto Vecchio. Il n'y a rien de spécial à voir là-bas. J'ai appris plus tard que ce qu'il y a à voir se trouve sous la mer en fait. Le prétexte est : c'est pour faire le plein des petites vessies et faire des courses pour le picnic. Mais Nadège tient visiblement à faire la descente. Elle semble garder un bon souvenir lors de sa précédente venue, il y a 10 ans. C'est vrai que le "bambi" sur son fazornet arrivait de là. Je crains un peu le truc roulant. Et pis j'ai mal au genou, j'ai pas envie de redescendre vers le chaud en bas alors qu'il y en a pas besoin. Et pis je l'ai senti venir gros comme une maison, en arrivant en bas : "il est trop tard, pas le temps, on remonte par la côte". Et là, c'est pas Hulk... mais super Hulk qui déchire son blouson. Bref, je coupe court aux négociations et pars par le col de la Vaccia. Direct quoi. Les autres font ce qu'ils veulent, je veux même pas en entendre parler.

Jusqu'au col, la route n'est pas si défoncée que ça. Je rattrape un vaporetto qui, bien que pas Allemand, force un petit peu pis me laisse passer. La vue du col est magnifique et j'en profite pour faire une pause. Là, je vois remonter un motard en grosse GT, manches courtes et tongs. J'ai mal pour lui... Surtout, le bitume s'arrête pour laisser place à une piste fort roulante. J'ai pas trop l'envie de m'amuser à cause de mon genou, mais juste un petit peu sans trop forcer, pour avoir le goût quoi ;). Je suis content de ne pas être avec les autres car j'aurais alors concentré tout leur courroux. Là je suis seul, tranquille, rienafout. La bifurcation vers Olivese m'a bien titillé, mais l'idée pour moi est de remonter rapidement pour pouvoir faire une grosse pause et reposer mon genou un max.

Je trouve un chouette coin, sans critères d'éligibilité autre que les miens, en face du Monte Giovanni. C'est bon :). Je vois défiler des troupeaux de motards. Plutôt des allemands sur des montures germaniques dans l'ensemble. Je vois une Africa mener un groupe de sportives :). L'elefant sur le bord de la route donne des torticolis ;). Assez rapidement, je m'ennuie et décide de reprendre la route.

A Ghisoni, alors que la logique eut été de prendre le col de la Sorba, je décide de prendre le défilé des Strette, puis le défilé de l'Inzecca et le col de Morello. Les défilés sont magnifiques avec la mer en fond d'écran et les parois rocheuses en guize de bordure penchent alternativement à droite et à gauche. Le Rocher de Christe-Elerson surplombe tout ça de toute sa grandeur.

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Le long de la Tagnone, je remarque un petit arbre tout seul posé sur un rocher. Derrière, des nuages blancs défilent. Je me suis cru quelques instant dans un dessin animé de Mayazaki :). La photo rend mal cette impression. Mais je ne suis pas bon photographe... Avec ce panorama, la route est très sympa :). Il y a de quoi s'amuser ;). De temps en temps, il manque quelques centaines de mètre de goudron, mais pas de quoi casser des pattes à un canard.

La montée du col se passe dans une forêt de pins Corses. Au grès des virages, je sens qu'il se cache quelque chose de grand derrière ces pins. Très grand. Plus je monte et plus les épines des conifères tels la dentelle de sous-vêtements laissent apparaitre un rocher. Que dis-je un rocher, un roc, un cap, une péninsule. Et pis c'est le choc, le flash : une chaîne de Monte (Oro, Rotondo, etc.) qui s'offre à moi. Je suis à flanc de rocher, presque de falaise. Depuis Ghisoni, la mise en scène est magnifique ;). Chapeau le cinéaste ;).

Ca commence à urger pour le plein. Je vois un panneau indiquant une station à 5km mais je n'arrive pas à savoir si c'est à gauche ou à droite. Tant pis, je prends à droite. Je demande à un tochtone pour qui c'est évident, c'était à gauche :? . Une fois le plein fait, j'ai encore envie de rouler. Je reprend le col de Sorba par le nord. Je me retourne de temps en temps pour voir la vue. Mais la mise en scène n'est pas géniale. Dans l'autre sens, ces Monts m'auraient sauté crûment à la figure en passant le col. Franchement, le striptease par le col de Morello est géant :).

Je croise les autres dans la descente. Je me refais les défilés :). Recoucou au titarbre puis repique sur Noceta. La vue est moins sympa mais je me rabat sur la route et les trajos ;). Je trouve par hasard un camping. J'appelle alors les autres qui ont déjà réservé un hôtel tout pourri à Corte. Ahhhhhhhhh
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Re: Un 900 ie LE en Corse

Message par MarcMan »

Episode 8 : les gorges de la Restonica

Je retrouve les autres devant l'hôtel. Les filles font les courses pour aller picniquer en haut des gorges de la Restonica. En quittant le défilé d'Inzecca pour la première fois, j'ai remarqué que mon tableau de bord bougeait pas mal. Je profite de ce temps mort pour regarder le pourquoi du comment. En fait je sais déjà qu'un silent block a lâché. J'ai déjà vu un post sur le forum à ce sujet. Mais je dois trouver un moyen de réparer temporairement sans rien abîmer et éviter que les autres pètent sous la contrainte supplémentaire.

Ma première approche consiste à démonter pour mettre une vis avec un bout de durit. Mais rapidement je me résigne car il faut tout démonter et j'ai pas envie de faire ça sur le parking de l'hôtel. Surtout que j'ai perdu la partie inférieure du silent block dans les gravillons :?. Ca sera donc scotch toilé en attendant. Les filles sont revenues et je laisse Séb chercher le temps de déposer mes affaires à la chambre, guidé par Véro. Deux estropiés du genou montant l'escalier, c'est assez fun :wink:.

En descendant, Séb a trouvé la vis. Chic, je vais pouvoir tenter de recoller le tout à la maison ;). Je passe la montée derrière les autres. C'est assez difficile car ça monte fort et l'étagement de la boîte ne me permet pas de rester sur le même rapport pour suivre. Soit ça va trop vite et je roule en 2 ou 3, soit ça va trop doucement et je suis obligé de passer en première parfois trop souvent. Bref, pas facile d'être derrière ;).

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En haut, il fait froid. On est pas loin de la neige alors qu'à Corte, il faisait bien chaud. Il y a beaucoup de vent. Nous profitons d'une pause photo. Séb fait des vues d'une cascade et des bergeries de Grotelle. C'est beau :). Mais c'est pas possible de picniquer ici. Nous décidons de redescendre un peu pour se mettre au moins à l'abri du vent. Le départ fut un peu épique : les parisiens en vacances :wink:. Etant le plus estropié, je suis le premier à être en position pour repartir. Mais Nadège ne peut pas déplacer son tank et Séb tente une manoeuvre pas des plus simple pour faire demi-tour. Véro cherche aussi la complication. Pas eu le temps de faire une vidéo, mais étant en haut, j'admire le spectacle et me gausse joyeusement :).

A la fin du picnic, Séb nous sort un logiciel de son PDA et nous montre les constellations, tout ça. J'ai rien retenu mais c'était sympa :). Café dans le centre de la ville. Corte héberge la seule université de l'île et ça se voit au travers de la population jeune que nous côtoyons. Plus tard, Séb nous fait un petit cours d'histoire et nous explique que le gugusse dont on voit la statue sur la place (Pascal Paoli) n'est autre que le chef d'état Corse pendant la courte période où elle fut indépendante. Corte était la capitale. Auparavant, la Corse était sous domination Gênoise. Il s'agissait presque d'une colonie d'ailleurs car seuls les Gênois avaient le droit de posséder des terres sur l'ile. Pour faire court, le peuple s'est révolté et a déclaré son indépendance. Pas mal de démocraties s'inspirèrent plus tard de la constitution Corse (France et US notamment). Mais la France a aidé Gênes à récupérer l'île et surtout à la pacifier. Gênes n'ayant pu rembourser la France des frais engagés, cède l'ile à cette dernière.

Dans un bruit tout en contraste avec le calme de la cité, on entend démarrer un troupeau de trikes. J'ai pas eu le temps de bien analyser ce que c'était, mais il y avait un bi (probablement de virago) et un 6 à plat (gold ?). Les héraultais mettent des grands coups de gaz d'un air de dire : "Hey regardez nous", oui mais pas trop longtemps car ça pique un peu les yeux les petits drapeaux languedociens d'un kitch on ne peut plus certain.

Nous retrouvons ce groupe le lendemain, sur la route vers Piana, au niveau de Callucia. La route est sympa et je trouve un allemand qui roule bien avec un gros catpat. Un enroulé propre, juste un peu timide qui me convient et je le suis. C'est rare et remarquable pour un allemand ;). Un peu timide car il hésite à doubler une voiture et c'est lui qui me suit alors jusqu'au col de Vergio. Là préside une statue néoclassique probablement de jésus. C'est cosy, maibon. Séb planifie un arrêt picnic aux cascades d'Aitone. C'est dur la vie de groupe :?.

Ayant trouvé un endroit répondant aux critères d'éligibilité, je m'arrête. Séb me demande alors : "Comment tu sais que ce sont les cascades d'Aitone ?". J'en sais rien, mais fait comme si je savais ;). Haha, l'intox ;). Là, on croise des motards au sommet de rochers. "C'est nul, y a pas les cascades". La forme de la roche fissurée/érodée laisse clairement voir qu'il doit y avoir de l'eau qui coule dessus en grande quantité, probablement au cours de périodes humides. Nous sommes donc probablement SUR les cascades :). L'intox a du bon. La vue est sympa, j'ai un peu de mal à trouver un coin à l'ombre en conservant la vue. Faut juste faire un peu l'équilibriste. Vers la fin du repas, nous avons un peu de compagnie :
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Re: Un 900 ie LE en Corse

Message par Lucky »

Merci Marcman pour ce récit vivant, agréable à lire, et teinté d'humour mais aussi culturel de ton séjour "in Corsica". :D J'attend le prochain épisode avec impatience ! :P
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Re: Un 900 ie LE en Corse

Message par MarcMan »

Episode 9 : Les Calanches de Piana

Le lézard fait la star. Séb récupère son appareil reflex et mitraille la pauv'bête. Au début, il est géné par le clic des miroirs, puis il fini par s'habituer et attaque le couvercle de nos salades toutes prêtes. Visiblement, c'est un végétarien car il n'a que faire des peaux de saucisson juste à côté.

Nous descendons les gorges de Spelunca. C'est magnifique. Nous rattrapons un scooter avec un couple tong/chemise qui roule pas mal. La dame filme la descente. A mon avis, le film va donner le mal de mer ;). Je trouve un camping du côté de Porto, mais on fait les Calanches d'abord.

Cette route est un peu spéciale car elle a à la fois un rôle commercial (pour le transport de marchandises) et à la fois touristique. On y croise donc des bus, des marcheurs et des camions. Pas moyen de s'amuser au risque de s'emplafonner un bipède ou un double essieux. Mais, à nouveau, c'est magnifique. Apparemment, il y a beaucoup plus de monde que la semaine dernière, dixit les autres.
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On continue à longer la côte jusqu'à la plage d'Arone. On y trouve un camping à 800 mètres de la plage. Ce dernier est plus cher que celui de Zonza, mais ça reste raisonnable. Nous refaisons des calculs savants pour être à l'ombre le plus possible car il fait très chaud. Très très chaud. Une fois la place trouvée, Séb lance un défit : "le dernier à l'eau paie l'apéro". Gni ? Bon fait chaud, eau, pkoi pas. Mais je ne peux pas courir ;).
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Re: Un 900 ie LE en Corse

Message par Lucky »

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Le Capo Rosso, extrème pointe ouest de l'île, et surtout la vue qu'il offre sur le golfe de Porto depuis sa tour génoise surplombant les flots d'un à-pic vertigineux de plus de 300 mètres, méritent très largement la rando facile (mais exténuante en été car en plein soleil !) pour y accéder.

Tu sais que ton escapade et tes photos vont peut-être finir de me décider à retourner là-bas, Marcman ?... :P
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Re: Un 900 ie LE en Corse

Message par Lucky »

Bon, et bien j'ai les billets ! :P :P :P Quoi de plus naturel que ce "retour aux sources" pour fêter dignement mes noces de porcelaine avec le 900 IE, acquis quelques jours seulement avant mon premier voyage en Corse, celui qui, il y a donc 20 ans :champ: , marqua le début d'une longue série ?... Seules différences avec ses précédentes excursions insulaires, l'Elefant aura cette année quatre passagers et... une troisième roue ! :wink:
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