Episode 3 : le coup de la panne
C'est pas le tout de se la couler douce, mais on est là pour rouler aussi. Les négociations autour des RB vont bon train. Là où Tom a raison, c'est que les routes Corses ne sont pas comme sur le continent. Et effectivement, elles ne sont pas défoncées de la même manière et les gravillons ne sont pas au même endroit. Il semblerait que ce soit à la fois lié à la DDE et aussi à la manière de rouler des Corses qui ont une fâcheuse tendance à couper les virages. Cependant, c'est pas une raison pour se taper toutes les routes rouges qu'on peut trouver sur la carte le matin. Et pis, on est là, on est pas obligé d'aller à l'autbout de l'île tout de suite. Je finis par sortir une règle évidente vers laquelle tout le monde converge : les routes rouges, c'est pour rentrer rapidement le soir ou quand il y a des intempéries. La météo annonce d'ailleurs des orages pour le soir. Finalement, pour une mise en bouche, on décide de faire la côte jusqu'à Propriano et pis après, on verra. Moi, m'en fous, j'ai déjà eu mon apéro nanananère

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Le matin, j'ai pour mission d'aller chercher le pain et les croissants. C'qu'il faut pas faire pour avoir un RB pas trop pénible. Tout le monde dort et je ne suis moi-même pas réveillé. En bas de la route, je prends à gauche cette fois. Pas trop la tête à aller jouer. Dans le mini centre commercial au bord de la plage, je retrouve la GS Corse. Un peu comme si il était dans tous les troquets de la côte à la fois

. Les travailleurs réparent la route au niveau d'un rond-point. Ça me fait un peu de piste

. La boulangère est mignonne

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Le RB se déroule gentiment. Y a pas à dire, la côte est... ennuyeuse. Ça devient beaucoup plus sympa dès que ça monte sur le relief

. On trouve un troquet au milieu de nulle part pour casser la croûte, on se perd un petit peu...

Séb fait brouarp, brouarp, brouarp avec sa griso

. Assez tôt dans l'aprém, on voit les nuages débouler vers la mer. Là, on se dit qu'il faut prendre la solution de secours pour rentrer : la route rouge. Je suis surpris que les orages aient commencés si tôt. D'habitude, en Cévennes, c'est vers 17h que ça commence. On traverse alors un village assez atypique : Olmeto. Il a la particularité d'être en circulation alternée. Et le feu est long, très long. Les locaux coupent même leur moteur. Mais j'ai pas réussi à comprendre l'indice qui leur permettait de démarrer avant que le feu ne passe au vert.
On prend un peu d'eau, puis un peu plus, le temps de mettre les combi, faire le plein et boire un café. Y en a qui n'avaient pas pris leur combi... Je cède la mienne ayant un équipement étanche par défaut. Au niveau du col de St-Georges, on voit du blanc au bord de la route. Je m'arrête pour attendre les autres et Tom me suggère de nous garer sur l'aire de repos un peu plus loin. Je remarque alors que le blanc n'est pas de la neige comme je le croyais, mais des petits grêlons. Nous avons échappé à la grêle en fait

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Le lendemain, je ne me souviens plus de ce qu'on avait prévu, mais on ne l'a pas fait

. Alors que la SS de Véro et l'elefant ont démarré, nous voilà prêt à partir. Mais je vois Tim gesticuler. Comment ? Démarre pas ? Nooooon, on entend pas le moteur de ta moto de dentiste, c'est tout

. Bon, devant son acharnement à ne pas vouloir faire d'effort, on stoppe les moteurs

. Effectivement, tant qu'il appuie sur le démarreur, le moteur tourne, dès qu'il le lâche, le moteur s'arrête. Raaaah ces motos modernes avec toute cette électronique... Par où commencer ? Surtout qu'il y a un paquet de plastique autour de tout ça. Apparemment, les relais sont sous la bulle. On les entend cliqueter désespérément. Les fusibles... où sont les fusibles ? Bah à l'endroit le plus inaccessible sur la moto

. Bref, nous voilà condamné à enlever tout le plastique. Il a fallu comprendre comment fonctionnent les agrafes. Ingénieux, mais fallait savoir...
Une heure plus tard, Tim est sur le côté avec son mini PC à chercher sur le net où se trouvent les fusibles et surtout comment enlever le plastique qui l'enveloppe. Un peu plus tard, on constate que les fusibles n'ont rien et que tout va bien. Je réfléchis alors et dit : "ça ne serait pas les cosses de la batterie qui sont déserrées ?" Mouahahaha, je revois la planche du JBT : "Vous avez démonté tout ça pour une panne d'essence ?". Après resserrage, la bécane démarre comme une fleur

. En tous cas, ça nous permet de cracher sur la mécanique Japonaise et ça nous fait du bien

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La matinée est cramée ainsi que le début d'après-midi. Seb et Véro décident d'aller se baquer. Les autres veulent rouler, tel un Parisien en mal de routes qui tournent. Moi, j'aime pas l'eau. Elle est trop froide. Mais bon, j'ai pas spécialement envie de rouler. On peut faire la sieste ? On est en Corse quoi ?
Finalement, un consensus s'établit : on décide d'aller faire les gorges du Prunelli... par la tite route blanche. Oui, Tom voulait aller à Corte en passant par Propriano, je suis fort

. Finalement, la tite route blanche est en travaux et barrée un peu plus loin. "Oh mon dieu, les gravillons salissent mes pneus. C'est pas possible fo prendre la grosse jaune à côté". Oui, mais rien qu'en voyant la carte, je sais qu'on va pas les voir ces gorges. Tom ressort un RB de goinfre. Je finis par dire : "On rejoint le nord de la D3 par la D27 et on voit pour après". La route n'est pas mauvaise, mais pas bonne non-plus. Une portion toute refaite est cependant très rigolote

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Au croisement, je propose d'aller jeter un oeil au barage de Tolla. Nadège est bof et surtout pas à la fête avec son tank. Mais elle finit par accepter. On est là pour faire du tourisme, pas un concours du nombre de kilomètres parcourus. Les garçons décident de continuer vers Corte (c'est une obsession). Nous voilà donc tous les deux, en amoureux. Ça valait le coup d'oeil en tous cas.
On décide alors de rentrer tranquillou sans faire trop de chichi. Une fois la D27 retrouvée, je me cale sur un gentil rythme enroulé, mode pilotage automatique. J'essaie de profiter de la vue... c'est le trou noir... je sais que je suis parterre mais j'ai pas l'image, le son et la douleur encore...